Eugénie est partie vivre une immersion après son année de 3ème aux USA.

Bonjour ! Je m’appelle Eugénie, j’ai 16 ans et je suis une returnee USA. Je suis partie l’année 2021-2022 et depuis mon retour je suis bénévole pour YFU.

• Pourquoi avoir choisi de partir un an aux USA ? Dans quel Etat étais-tu placée ?

Je suis partie vivre une immersion aux USA parce qu’une de mes amies était déjà partie pour un semestre scolaire. Elle m’avait raconté son expérience, ça m’avait vraiment donné envie de vivre quelque chose de similaire. J’ai préféré partir une année, c’était plus judicieux pour mon parcours scolaire : je n’ai pas eu besoin de rattraper des cours, j’ai juste « redoublé » ma seconde. J’ai été placé à Yale dans le Michigan, c’est un état du Midwest au milieu de grands lacs et à la frontière du Canada, où il fait très chaud l’été et très froid l’hiver.

• Comment t’es-tu préparée à ton année d’échange ?

J’ai connu YFU France grâce aux amis de mes grands-parents. Ils avaient envoyé leurs enfants en séjour d’immersion avec YFU et sont même devenus famille d’accueil par la suite. Mes parents et moi avons donc décidé par la suite de nous inscrire à une réunion témoignage spéciale USA, on a tout de suite été conquis par les valeurs de l’association.

J’ai réussi à préparer mon année d’échange grâce au week-end de décollage organisé par YFU. Ce week-end m’a permis d’obtenir une réponse aux interrogations que j’avais à ce sujet. Il m’a aussi permis de me préparer psychologiquement à mon séjour.

• Comment as-tu géré la séparation avec ta famille ?

En ce qui concerne la séparation avec ma famille, au début c’était plutôt simple pour moi, j’ai l’habitude d’être séparée de mes parents pendant de longues périodes (par exemple les vacances d’été). Mais au fur et à mesure de l’année j’ai eu un peu plus de mal, il y avait des moments où ils me manquaient alors j’allais voir ma famille d’accueil, mes chiens ou mes amis pour me réconforter. C’est leur soutien infaillible qui m’a beaucoup aidé.

• Comment s’est passé ton intégration ? As-tu réussi à t’adapter facilement et rapidement ?

Mon intégration dans ma famille d’accueil s’est faite plutôt rapidement. Au lycée, cela a pris quelques mois, mais lorsque les fêtes de fin d’année sont arrivées tout s’est amélioré.

Ma famille d’accueil était composée de mon père, ma mère et mon frère d’accueil de 17 ans. Nous nous sommes très bien entendu, il nous a juste fallu un temps d’adaptation, le temps de comprendre les habitudes de chacun. Pour les amis cela a pris un peu plus de temps, nous étions beaucoup d’étudiants d’échange dans mon lycée, alors j’ai d’abord sympathisé avec ces étudiants les premiers mois. J’ai ensuite eu la chance de rencontrer ma meilleure amie américaine, nous étions inséparables jusqu’à mon départ. Je garde toujours contact avec ma famille d’accueil, je parle avec eux par message une à deux fois par semaine et je les appelle également. Pour Noël cette année, nous nous sommes envoyé des cadeaux mutuellement. Je parle également toujours à mes amis américains, nous parlons de temps en temps.

• Comment se passe le lycée aux USA ? (Journée type, activités extra-scolaires, cours en anglais)

Il faut savoir que dans un lycée aux USA, chaque cours ne dure qu’une heure, et que les élèves ont les 6 mêmes cours, dans le même ordre (ordre des matières) chaque jour de la semaine, pendant tous le semestre. Les élèves américains ont la possibilité de choisir leur cours. En tant qu’étudiante d’échange, la seule obligation que j’avais était de choisir le cours d’anglais et d’histoire des USA. Pour les autres matières, j’ai choisi sociologie, un cours appelé BMA qui consistait à nous apprendre à formater des documents importants dans notre vie professionnelle, comme une lettre, une présentation Powerpoint ou un fichier Excel, un cours d’informatique où j’ai appris à coder une page web et j’ai également pris un cours de théâtre.

• Peux-tu nous parler d’une semaine type ?

Dans une semaine normale les lundis, mercredis et vendredis je commençais à 7h30, j’avais trois heures de cours puis 30 minutes pour manger puis de nouveaux trois heures de cours, ce qui me faisait finir à 14h22 (oui, c’est très précis). Après pendant les saisons de cheerleading j’avais deux heures d’entraînements par jour de 16h00 à 18h00. Les mardis et jeudis la seule chose qui changeait c’est que les heures des cours étaient plus courtes et que nous avions 1 heure d’étude entre notre troisième heure et l’heure de la pause méridienne pour faire nos devoirs.

• Quelle est la plus grande différence culturelle à laquelle tu as été confronté ?

La chose qui m’a le plus marqué lorsque je suis partie vivre une immersion aux USA, ça a été la nourriture. Je m’attendais à ce qu’elle soit différente de la nôtre, mais ça a tout de même été un gros choc pour moi. Je ne dirais pas que c’est mieux ou moins bien que la France, je dirais juste que c’est très différent et que j’ai mis du temps à m’habituer.

• Comment se sont passées les fêtes de fin d’année pour toi ?

J’ai passé pour la première fois les fêtes de fin d’année avec ma famille d’accueil. J’étais très nerveuse à l’idée de rencontrer toute la famille et de passer 3 jours avec eux. Au final, ce fut un des meilleurs moments passés au sein de ma famille d’accueil. Je me suis beaucoup amusée.

• 1 an c’était long ?

On peut penser que partir en immersion pendant une année scolaire, c’est long. Pour moi, partir une année c’était parfait. Un trimestre aurait été beaucoup trop court je n’aurais eu le temps de rien faire et je commençais à peine à me faire de vrais amis et à m’améliorer en anglais. Un semestre aurait également été trop court, juste après les vacances de Noël c’est la période où j’ai commencé à faire plein de sorties les week-ends avec mes amis et à profiter pleinement de mon année donc un an c’était parfait. Vers fin juin même si j’étais triste de laisser mes amis et ma famille américaine, j’étais prête à rentrer et retrouver mes parents et mes amis en France.

• Qu’est-ce qui t’as manqué le plus durant ton année d’échange ?

Ce qui m’a le plus manqué durant mon année d’échange ? Étonnamment ou pas, le pain et la baguette. Je savais que la nourriture allait être différente et que je ne pourrais pas manger certaines choses pendant un an, mais je ne m’attendais pas à ce que le pain me manque autant.

• Comment as-tu vécu ton retour en France ? Comment s’est passé ta réintégration dans ton lycée français ? As-tu ressenti certaines difficultés pour reprendre les cours en France ?

Mon retour en France s’est fait en douceur, j’ai eu les vacances d’été pour me réhabituer à la langue et à fonctionner de nouveau avec mes parents. Ensuite est venue la rentrée, j’avais choisi exprès l’année après la 3ème pour partir pour revenir en seconde à la fin de mon année d’échange (en « redoublant » comme diraient certains, ce qui est faux). En revenant en seconde j’ai donc changé d’établissement en passant du collège au lycée, donc tout était à refaire, mais pas seulement pour moi, pour tous les autres secondes arrivant de collèges différents, cela m’a donc permis de me faire des amis très rapidement et donc cela a facilité ma réintégration. Les seules difficultés que j’ai rencontrées sont la remise au travail et surtout les devoirs, en effet j’ai eu du mal à retrouver un bon rythme de travail et l’habitude de faire mes devoirs après un an sans avoir à me préoccuper des devoirs le soir car je les faisais pendant les heures d’étude prévues pour ça pendant la journée. La deuxième a été la distance avec les professeurs, aux USA les professeurs sont très proches des élèves, nous connaissons beaucoup de leurs vies, en France c’est tout le contraire, les professeurs sont très distants avec les élèves.

• Et aujourd’hui, que tu fais depuis ton retour ? Des envies de repartir vivre une immersion ?

Depuis mon retour en France, je suis devenue bénévole pour ma région : Rhône-Loire. Mon expérience aux USA m’a énormément plu, et désormais ce qui m’anime ce sont les voyages. Mes parents m’ont alors proposé en novembre dernier, de repartir avec YFU, pour un programme plus court cette fois-ci (il faut quand même que je finisse mon lycée). J’ai donc choisi un programme court de 2 mois en Argentine cet été.

• Pourquoi être devenue bénévole, qu’est-ce que cela t’apportes ?

Je suis devenue bénévole YFU car cela m’offre la possibilité de rencontrer les jeunes accueillis qui font leur séjour d’immersion en France, mais aussi celle de rencontrer les jeunes partants qui vont faire leur séjour d’échange à l’étranger. Cela me permet d’apporter ma contribution, d’aider les jeunes à se préparer de la meilleure façon possible à cet échange afin qu’ils en profitent pleinement. J’aime aussi être bénévole parce que ça me permet d’être en contact avec des personnes qui ont vécu les mêmes expériences que moi, avec qui je peux parler pleinement de mon séjour et ce sont des personnes qui me comprendront. Quelque part, cela me permet de prolonger mon expérience.

• Qu’est-ce que tu aimerais dire aux jeunes de ton âge qui hésitent à vivre cette expérience ?

Si des jeunes de mon âge hésitent à vivre cette expérience, je n’ai qu’une seule chose à leur dire : foncez ! Partir en séjour d’immersion, c’est une expérience inoubliable. Que ce soit pour un programme court, un trimestre, semestre ou une année, ça reste une expérience unique. Ça vous apporte tellement plus que l’apprentissage d’une langue, ça vous apporte une ouverture sur une nouvelle culture, une nouvelle manière de percevoir les choses, de penser, vivre : c’est extrêmement enrichissant. C’est également l’occasion de faire un travail sur soi-même. Ça peut paraître cliché, je suis sortie de cette expérience grandie, plus mature.

Lorsque je suis partie vivre une immersion aux USA, mes parents ont décidé d’accueillir une jeune turque. Quand elle est arrivé en France elle avait 17 ans, elle vient d’Istanbul en Turquie et son niveau de français était très bon car elle était dans un lycée francophone à Istanbul.

• A ton retour, ta famille a décidé de vivre une expérience interculturelle également ?

A mon retour, mes parents ont décidé de ré-accueillir. Pendant mon échange j’ai beaucoup aimé avoir un frère d’accueil. Mes parents et moi nous sommes mis d’accord pour accueillir une autre étudiante d’échange à la rentrée 2022, nous accueillons donc une jeune Autrichienne. Avoir une sœur d’accueil est très enrichissant pour moi qui suis fille unique, je n’ai jamais eu à partager mon espace ou à faire des compromis avant qu’elle ne vienne donc elle m’apprend beaucoup de côté-là. Et malgré nos petites chamailleries de sœurs nous nous entendons très bien, elle va énormément me manquer l’année prochaine.