Adrien au Danemark : Les raisons et bénéfices d’un départ au Danemark avec YFU
Hej (salut) ! Je m’appelle Adrien et je suis parti au Danemark en juin 2018 avec YFU pour une année. Je compte vous expliquer les raisons pour lesquelles j’ai décidé de partir au Danemark puis les effets que cela a pu avoir dans ma vie.
Le choix de la destination, le Danemark
Dès la classe de seconde, j’ai pu faire la connaissance de deux étudiants d’échange YFU dans mon lycée. Néanmoins, ce n’est qu’en classe de terminale que l’idée de moi-même m’engager dans cette aventure a progressivement fleuri dans mon esprit.
Mon intérêt a d’abord été nourri lorsque j’ai effectué quelques recherches sur la Suède. J’ai choisi ensuite d’apprendre seul cette langue non-enseignée dans le système scolaire français. Pour ce faire, j’ai téléchargé la célèbre application Duolingo. Puis, le temps est passé et j’ai acheté une méthode d’apprentissage de langue : Assimil Méthode intégrale pour véritablement apprendre le suédois.
J’ai pu assisté ensuite aux Journées universitaires de Lyon pour intégrer une LLCER anglophones, avec le suédois en option. Toutefois, cette voie classique dans l’étude des langues ne m’avait pas assez séduit et j’ai décidé de m’informer sur les formations où la Scandinavie était placée au centre.
J’ai demandé à mes parents d’aller en échange en Suède afin de « prendre de l’avance ». Après beaucoup de stress, j’ai obtenu leur accord, après quoi j’ai envoyé ma candidature à YFU France. Malheureusement (à l’époque), je n’ai pas pu intégrer le programme pour la Suède étant donné que j’allais être bachelier à la fin de mon année. Mais à ma grande surprise, le Danemark a répondu favorablement. J’ai donc accepté la proposition et j’ai décidé de m’intéresser au danois, de l’apprendre un peu en amont.
Durant l’échange au Danemark
J’ai été placé dans une famille d’accueil incroyable. Mes parents d’accueil étaient un couple, leurs enfants avaient déjà quitté le foyer. Ils avaient également un petit chien adorable du nom de Samson qui m’a permis de me réconcilier avec ces animaux.
J’habitais à Nørre Aaby, petite commune sur l’île de la Fionie (île centrale). J’étais au lycée de Middelfart (Middelfart Gymnasium) en deuxième année. J’avais des matières telles que SES, anglais, études religieuses, mathématiques, etc. J’allais au lycée en train.
Vue sur le Lillebæltsbro à Middelfart (pont joignant la Fionie au Jutland)
Le système de transports publics danois dessert très bien le territoire. Mon cas était un peu particulier, étant donné que les Danois (par extension les autres étudiants d’échange) se déplacent souvent à vélo.
Avec ma famille, j’ai pu aller à Copenhague (la capitale), Aarhus (deuxième ville). J’allais souvent à Odense (troisième ville) notamment les week-ends pour voir des amis. Nous avons aussi fait un voyage en camping-car pour visiter l’Ouest du pays. J’en garde des souvenirs tendres et agréables.
Nyhavn à Copenhague
Je parlais anglais couramment à mon départ, ce qui était à la fois une aide et un désavantage. Les Danois maîtrisent largement l’anglais, il m’était alors difficile d’une part de « forcer » les personnes avec qui j’interagissaient à me parler en danois, d’autre part à leur faire comprendre l’intérêt et l’importance pour moi de maîtriser la langue.
À partir des environs du mois octobre, nous ne parlions que danois à la maison. Cela m’a permis de bien l’apprendre et de repartir à la fin de mon séjour avec une troisième langue. J’insiste fortement sur ce point-ci.
Pancarte du village historique d’Aarhus.
Inscription : « Défense de cracher sur le trottoir »
Les effets de mon séjour au Danemark
Une fois revenu, je suis directement entré en première année de LLCER scandinaves à l’Université de Strasbourg. J’ai pris danois en langue de spécialité, russe en deuxième langue (que j’apprenais déjà en autodidacte depuis des années). J’ai par la suite décidé d’apprendre le suédois et le finnois.
Apprendre le danois m’a permis de me démarquer des autres. Par exemple, je réalisais mes travaux universitaires sur les oeuvres en langue originale. Je pouvais me focaliser sur le perfectionnement du danois plutôt que sur un apprentissage à partir de zéro.
Aujourd’hui, l’anglais constitue plus un prérequis qu’un atout. De plus en plus, l’anglais est maîtrisé dans le monde professionnel et rares sont les personnes maîtrisant une troisième langue ou encore une langue moins diffusée que d’autres (par exemple, en dehors des langues comme l’espagnol, l’italien, l’allemand…). Cette maîtrise du danois, par la suite du suédois m’a ouvert des portes insoupçonnées.
Avec le danois, j’ai pu être interprète au Festival du film subversif de Metz en juin 2021 pour une actrice du nom de Floria Ofelia Hoffmann Lindhal. Je travaille actuellement avec une maison d’édition pour l’écriture d’une méthode d’apprentissage du danois et je suis professeur particulier de danois et de suédois.
Les séjours dans les « petits pays » et la maîtrise des « petites langues » sont des atouts
J’aimerais conclure en disant que les « petits pays » tant en matière de superficie que d’importance dans l’imaginaire des gens ont beaucoup à offrir. Toutefois, il faut choisir de s’y intéresser. Aller au Danemark m’a permis de découvrir des choses que moins de personnes savent, j’ai des histoires à raconter, du savoir à partager.
La maîtrise des petites langues a déverrouillé des portes dont l’accès est réservé à une poignée de personnes. Avec le danois et le suédois, j’ai pu accéder à des savoirs disponibles uniquement dans ces langues (des informations non-traduites), à des littératures inédites, à des visions du monde et de la vie plus ou moins différentes.
La côte à Middelfart
Ces connaissances, cet intérêt et cette expérience m’ont ouvert l’accès vers un réseau de personnes fabuleuses. Je recommande vivement d’apprendre le danois, d’apprendre d’autres langues moins diffusées, d’aller dans des petits pays moins visités et moins connus. Je vous encourage à créer ces connexions dont nous avons tant besoin dans un monde bien souvent divisé.